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Histoire

Pâques est une fête religieuse chrétienne commémorant la résurrection de Jésus-Christ, le troisième jour après sa passion[1]. C'est le jour le plus saint du calendrier chrétien. Il marque la fin du jeûne du Carême.
« Pâque », de l'hébreu Pessa'h « il passa [par dessus] » d'où « passage », est le nom de la fête juive qui commémore la sortie d'Égypte. D'après les Évangiles, c'est pendant cette fête juive[2] qu'eut lieu la résurrection de Jésus ; c'est pourquoi le nom a été repris pour désigner la fête chrétienne. Le mot hébreu donne en latin Pascha dont dérive le mot français après amuïssement du s et remplacement de as par un â avec un accent circonflexe.
La forme « Pâque orthodoxe » est utilisée pour désigner cette fête dans les Églises orthodoxes. Pour les autres Églises, cette forme est vieillie et la forme avec « s » lui est préférée.

Date
Pâques et les fêtes qui y sont liées se déroulent à des dates variables du calendrier grégorien (qui suit le mouvement du soleil et les saisons). Les dates contemporaines de Pâques sont les dimanches 23 mars 2008, 12 avril 2009 et 4 avril 2010 du calendrier grégorien. En fait, elles sont basées sur le calendrier lunaire, comme celui utilisé par les Juifs pour fixer notamment la date de la Pâque juive.
Après le Ier concile de Nicée en 325, il fut décidé que le calcul de la date de Pâques se ferait selon une règle fixe. Ainsi, Pâques est célébrée le dimanche après le 14e jour du premier mois lunaire du printemps. Donc le dimanche après la première pleine lune advenant pendant ou après l'équinoxe de printemps. Dans la pratique, il est plus simple de revenir aux origines : Pâques correspond au premier dimanche qui suit la première pleine lune de Printemps. En revanche, la date peut varier suivant la longitude de la ville où l'on effectue l'observation. Les catholiques choisissent Rome.
Finalement, toutes les églises acceptèrent la méthode d'Alexandrie qui place l'équinoxe de printemps dans l'hémisphère Nord le 21 mars (alors que le vrai peut intervenir un ou deux jours avant ou après).
Un problème, apparu plus tard, est la différence des pratiques entre les églises occidentales et les églises orthodoxes. Les premières adoptent le calendrier grégorien pour calculer la date de Pâques, alors que les dernières utilisent toujours le calendrier julien originel. Le Conseil œcuménique des Églises proposa une réforme de la méthode de détermination de la date de Pâques lors d'un sommet à Alep (Syrie), en 1997. Cette réforme aurait permis d'éliminer les différences de dates entre église occidentales et orientales ; elle devait entrer en application en 2001, mais échoua.
Le calcul de la date de Pâques est assez complexe et connu sous le nom de Comput. Il existe des tables traditionnelles, mais aussi des algorithmes plus mathématiques pour la retrouver. La première méthode développée par Carl Friedrich Gauss avait quelques erreurs : en 1954 (la formule donnait le 25 avril au lieu du 18 avril) et en 1981 (le 26 au lieu du 19 avril). De nombreux autres mathématiciens ont depuis développé d'autres formules. Voir des calculs détaillés dans l'article du calcul de la date de Pâques.
Les deux jours de Pâques (le dimanche et le lundi) sont reconnus comme jours fériés par la plupart des pays de tradition chrétienne, excepté aux États-Unis où Pâques est célébrée seulement le dimanche de Pâques et non pas aussi le lundi de Pâques, en revanche, le vendredi saint y est férié. En France par exemple, le lundi de Pâques est férié depuis la loi du 8 mars 1886. Dans les départements de l'Alsace et en Moselle le vendredi saint, qui précède le dimanche de pâques est également férié.

La Lumière

Pour les chrétiens, le symbolisme de la lumière de Pâques a un sens cosmique. La référence à l'équinoxe et à la pleine lune (voir plus haut la Date de Pâques) n'est pas pour eux quelque chose de fortuit : elle est voulue par Dieu lui-même. Ce n'est qu'à l'équinoxe que le Soleil éclaire toute la Terre tandis que, au même moment, la pleine lune continue à réfléchir ses rayons pendant la nuit.
Certains symboles de la fête de Pâques sont à retrouver parmi ceux de la fête juive de Pessa'h et ont pris une autre signification par rapport au Christ. D'autres se rapportent aux épisodes relatés dans les Évangiles.

L'agneau sacrificiel

La meilleure identification provient du chapitre 53 du prophète Isaïe (versets 5 à 7) « Mais il était transpercé à cause de nos crimes, Écrasé à cause de nos fautes ; Le châtiment qui nous donne la paix est (tombé) sur lui, Et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, Chacun suivait sa propre voie ; Et l'Éternel a fait retomber sur lui la faute de nous tous. Il a été maltraité, il s'est humilié et n'a pas ouvert la bouche, Semblable à l'agneau qu'on mène à la boucherie, à une brebis muette devant ceux qui la tondent ; Il n'a pas ouvert la bouche. »
Le fils d'Abraham se transforme en fils de Dieu : « Voici : tu deviendras enceinte, tu enfanteras un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très–Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. » (Luc chapitre 1, versets 31 et 32). C'est d'ailleurs à cause de cette seule affirmation qu'il sera crucifié : « Les Juifs lui répondirent : Nous avons une loi, et selon la loi, il doit mourir, parce qu'il s'est fait Fils de Dieu. » (Jean 19:7).
Le bélier que trouve Abraham devient l'Agneau de Dieu : « Le lendemain, il vit Jésus venir à lui et dit : Voici l'Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. » (Jean 1:29)
Il ne dit rien : « Jésus garda le silence et ne répondit rien. Le souverain sacrificateur l'interrogea de nouveau et lui dit : Es–tu le Christ, le Fils du (Dieu) Béni ? » (Marc chapitre 14, verset 61)
Mais cette mort mène à la résurrection : « Jésus commença dès lors à montrer à ses disciples qu'il lui fallait aller à Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, être mis à mort et ressusciter le troisième jour. » (Matthieu 16:21) mais que l'on retrouve aussi dans (Matthieu 20:19 - Luc 9:22 - Luc 13:32 - Luc 18:33 - Luc 24:46).

Le sang

Le sang des béliers servait de signe pour épargner les Hébreux lors de la délivrance et de la sortie d'Égypte : « Quand l'Éternel traversera l'Égypte pour frapper et qu'il verra le sang sur le linteau et sur les deux poteaux, l'Éternel passera par–dessus la porte et ne laissera pas le destructeur entrer dans vos maisons pour (vous) frapper. » (Exode 12:23).
Ce même sang permet la relation avec Dieu via le Christ : « C’est pourquoi Jésus aussi, pour sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte. » (Hébreux 13:12)

L'évangile

Jésus et ses disciples, tous juifs, ont donc naturellement fêté cet évènement tout en lui donnant un sens plus profond (pour les chrétiens), car assimilant la sortie d’Égypte à la délivrance définitive de la désobéissance à Dieu, une des significations du mot péché :
« Et leurs cadavres (resteront) sur la place de la grande ville, qui est appelée dans un sens spirituel Sodome et Égypte, là même où leur Seigneur a été crucifié. »
    — Apocalypse, chapitre 11, verset 8

Le pain

Concernant le pain, les chrétiens sont aussi appelés à ôter le levain de leur vie. Dans l'Évangile, cela prend une signification spirituelle :
« Sur ces entrefaites, les gens s’étant rassemblés par milliers, au point de s’écraser les uns les autres, Jésus se mit à dire en premier lieu à ses disciples : Gardez–vous du levain des Pharisiens, qui est l’hypocrisie »
    — Luc 12:1
Ou encore dans une lettre de saint Paul :
« Il n’est pas beau, votre sujet de gloire ! Ne savez–vous pas qu’un peu de levain fait lever toute la pâte ? Purifiez–vous du vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain, car Christ, notre Pâque, a été immolé. Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, ni avec un levain de perfidie et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la sincérité et de la vérité. »
    — 1 Corinthiens, chapitre 5, versets 6 à 8

La fête

Fête religieuse

Pâques est une fête dite « d’obligation » dans l'Église catholique, c'est-à-dire qu’il est obligatoire de chômer et d'assister à la messe. Pendant longtemps, Pâques était le jour de l'année où les fidèles allaient communier, ce qui leur imposait d'aller se confesser préalablement. On employait l'expression « faire ses Pâques ». C'est aussi l'occasion pour le Pape de prononcer sa bénédiction urbi et orbi.

Traditions populaires

Dans les pays chrétiens, l’œuf de Pâques est le cadeau favori le jour de Pâques.
En Allemagne, en Suisse, en Autriche, en France dans la région d'Alsace, le département de la Moselle ainsi qu'en Martinique, Guyane et Guadeloupe, le lundi de Pâques s'accompagne d'un autre jour férié : le « Karfreitag », soit le Vendredi saint. Pâques y est considéré comme une sorte de deuxième Noël et il n'est pas rare que les gens s'offrent des cadeaux entre eux à cette occasion.
En Alsace, on confectionne un biscuit en forme d’agneau appelé « Osterlammele » ou « Lamala ». Cette tradition typiquement alsacienne du « Lammele » est attestée par le théologien catholique Thomas Murner en 1519 : le fiancé offrait un agneau pascal à sa promise. On l’offrait aussi aux enfants au retour de la messe du jour de Pâques. Après le temps du Carême, ce biscuit riche en œufs permettait d’écouler le stock d’œufs accumulé avant Pâques et dont la consommation est proscrite. L’agneau était décoré d'un étendard aux couleurs du Vatican (jaune et blanc) ou de l’Alsace (rouge et blanc).
Comme pour Noël, les Suisses et les Allemands décorent leur maison à l'approche de Pâques. Les œufs de Pâques sont apportés par le lièvre de Pâques (Osterhase). Chocolats et décorations diverses, souvent en forme de lapin, ornent ainsi les boutiques et les appartements. On y fait aussi des bouquets de Pâques sur lesquels on accroche divers sujets et des œufs peints. Les arbres dans les jardins ont droit également à une parure multicolore avec l'arrivée du printemps, les œufs et lapins poussent partout !
Les Allemands, comme les Américains, décorent des oeufs cuits durs avec de la peinture ou des feutres.
Les Américains espèrent que l’« Easter Bunny » leur apportera des lapins en chocolat et des sucreries dans un panier tressé.
En Belgique et en France, ce sont les cloches de Pâques qui apportent les œufs de Pâques. Depuis le jeudi saint, les cloches sont silencieuses, en signe de deuil. On dit qu'elles sont parties pour Rome, et elles reviennent le jour de Pâques en ramenant des œufs qu'elles sèment à leur passage.
En Italie, on attache les cloches le jour du jeudi-saint pour éviter qu'elles ne sonnent.
En Allemagne et en France, le repas de Pâques est souvent l'occasion de partager un gigot d'agneau rôti accompagné de flageolets.
En Pologne, un panier garni est préparé le vendredi, conservé sans être mangé le samedi, et bénit le jour-même par le prêtre.
En France et surtout au Québec, certains mythes populaires parlent de la cueillette de l'Eau de Pâques.
En Serbie, il y a beaucoup de rites qui plaisent aux enfants en particulier.

  • On colorie les œufs pour cette journée, essentiellement en rouge, mais on utilise aussi d'autres couleurs.
  • On s'échange ces œufs coloriés, pendant toutes les fêtes de Pâques et la semaine qui suit.
  • On considère que le premier œuf peint est le gardien de la maison et on le conserve.
  • La Pâques orthodoxe véhicule aussi une autre tradition, très populaire. Une fois les œufs coloriés ou peint, on peut choisir un œuf et le décréter comme son œuf porte-bonheur. Cet œuf servira a toquer l'œuf d'une autre personne. Si jamais votre œuf et brisé lorsque vous toquez l'œuf de « votre adversaire » vous remportez son œuf, si c'est le contraire, alors vous perdez votre œuf au profit du vainqueur, il ne vous reste alors plus qu'à choisir un nouvel œuf.
  • Pendant cette journée les chrétiens orthodoxes se saluent par l’exclamation « Christ est ressuscité ! » Христос васкрсе, en serbe cyrillique à laquelle on répond « Il est vraiment ressuscité ! » en cyrillique Ваистину васкрсе.

En République tchèque, les jeunes filles colorent les œufs durs. Elles utilisent également de la cire qu'elles mettent autour de l'œuf ; une fois l'œuf coloré, la cire enlevée crée des motifs. Les garçons tressent avec des roseaux et des rubans colorés des fouets. Le lundi de Pâques, les garçons font le tour de leur voisinage pour "fouetter" les jeunes filles et leur demander des œufs, à défaut un verre d'alcool.
Pâques a donné naissance au prénom Pascal.

Les œufs de Pâques

La tradition d'offrir des œufs remonterait à l'Antiquité. Déjà, les Égyptiens et les Romains offraient des œufs peints au printemps car ils étaient le symbole de la vie et de la renaissance.
L'Église ayant instauré au IVe siècle l'interdiction de manger des œufs pendant le Carême et les poules continuant à pondre, les œufs pondus depuis le début du Carême - n'ayant pas été mangés - étaient alors décorés et offerts. De nos jours, le jeûne n'est plus observé aussi strictement mais la tradition d'offrir des œufs, y compris en chocolat, est restée.

Le nom de « Pâques » en diverses langues

Dans la plupart des pays à dominante chrétienne, les noms de Pâques proviennent de l'hébreu pessa'h :

  • albanais Pashkët
  • allemand sub-rhénan Paisken
  • arabe عيد القيامة/عيد الفصح
  • basque Pazko/Bazko
  • breton Pask
  • berbère : Tafaska
  • corse Pasqua
  • catalan Pasqua
  • danois Paaske
  • écossais Pask
  • espagnol Pascua
  • espéranto Pasko
  • finnois Pääsiäinen
  • français Pâques
  • frioulan Pasche
  • grec Πάσχα, on parle aussi d'Ανάσταση
  • hongrois Húsvét

kabyle : Tafaska

  • italien Pasqua
  • islandais Páska
  • latin pascha (ou Festa Paschalia)
  • libanais fessa'h
  • lingala Pasíka
  • néerlandais Pasen
  • occitan Pascas
  • portugais Páscoa
  • roumain Paşti
  • russe Пасха
  • suédois Påsk
  • tchèque Velikonoce
  • turc Paskalya
  • (Swahili) Paska
  • (Kinyarwanda) Pasika
  • (Tshiluba) « Pasaka »

Cependant, quelques langues nomment cette fête différemment :

  • allemand Ostern
  • anglais Easter
  • arménien Զատիկ (« Zadig » : littéralement « résurrection »)
  • biélorusse Вялікдзень ou Vialikdzen’' (littéralement « le Grand Jour »)
  • bosnien Uskrs ou Vaskrs (littéralement « résurrection »)
  • bulgare Великден (Velikden, littéralement « le Grand Jour ») ou Възкресение Христово (Vazkresenie Hristovo, littéralement « Résurrection de Christ »)
  • chinois simplifié : 复活节 ; chinois traditionnel : 復活節 ; Pinyin : Fùhuó Jié (littéralement « Festival de la Résurrection »)
  • coréen 부활절 (Puhwalchol, littéralement « Festival de la Résurrection »)
  • croate Uskrs (littéralement « résurrection »)
  • estonien Lihavõtted
  • farsi عيد پاك
  • géorgien აღდგომა (Aĝdgoma)
  • hongrois Húsvét (littéralement « prise » ou « achetant viande »)
  • irlandais Cáisc
  • japonais 復活祭 (Fukkatsu-sai, littéralement « Festival de résurrection ») ou イースター Īsutā (de l'anglais)
  • (Kinyarwanda) Pasika nziza
  • letton Lieldienas (littéralement « les Grands Jours », singulier n'existe pas)
  • lithuanien Velykos (dérivé des langues slaves, singulier n'existe pas)
  • macédonien Велигден (Veligden, littéralement « le Grand Jour »)
  • polonais Wielkanoc (littéralement « la Grande Nuit ») ou Pascha
  • roumain Înviere (littéralement « résurrection »)
  • serbe Ускрс (Uskrs) ou Васкрс (Vaskrs, littéralement « résurrection »)
  • slovaque Veľká Noc (littéralement « la Grande Nuit »)
  • slovène Velika noč (littéralement « la Grande Nuit »)
  • tchèque Velikonoce (littéralement « Grandes Nuits » [pluriel, singulier n'existe pas])
  • tongan (Pacifique du Sud) Pekia (littéralement « mort (d'un seigneur) »)
  • ukrainien Великдень (Velykden’, littéralement « le Grand Jour ») ou Паска (Paska)
  • tiếng Việt Lễ Phục sinh

 

L'œuf de Pâques est un œuf spécialement décoré, le plus souvent comestible – auquel cas il est en sucre ou en chocolat – qui constitue le cadeau traditionnel offert le matin du dimanche de Pâques.
Histoire
Dans le Kalevala, livre de la grande tradition finlandaise, le monde est né de l'œuf. La coutume de l'œuf de Pâques a été constatée chez les chrétiens coptes dès la fin du Xe siècle. En France, les textes qui parlent de cette tradition concernent l'Alsace et remontent au XVe siècle.

On a dit que Louis XIV faisait bénir de grandes corbeilles d'œufs dorés qu'il remettait aux courtisans et à son domestique. La tradition aurait fait du roi le destinataire du plus gros œuf du royaume.

Il est cependant admis que l'origine des œufs de Pâques date de l'instauration du carême. L'Église interdit la consommation d'œufs pendant cette période de quarante jours. Il s'agissait donc à l'issue du jeûne de consommer les œufs qui s'étaient accumulés pendant le carême, en les mangeant normalement pour les plus récents et en les cuisant puis en les décorant pour les plus vieux.
{Note. On peut aussi penser que cette rationalisation du rituel des œufs de Pâques par le Carême permet de refouler l'idée que l'œuf eut un rôle liturgique chez les premiers chrétiens, à la manière de l'œuf sur le Seder pascal du judaïsme... Si les Occidentaux ne découvrent le rite des œufs chez les coptes d'Alexandrie qu'à l'occasion des Croisades, c'est parce que l'Église romaine l'avait fait interdire aux Ve et VIe siècles, mais il avait été un rite jacobite originel. A preuves le fait qu'au XVIIe siècle l'ouverture des catacombes chrétiennes de la Rome du IIIe siècle permit d'y retrouver des milliers de coquilles d'œuf et surtout les témoignages sur le fait que des bourreaux romains enfoncèrent parfois des œufs de pierre brûlante dans la gorge des martyrs chrétiens; il est clair qu'ils visaient à les martyriser par leur propre symbole de la Nativité.} [réf. nécessaire]
Chez les catholiques, les cloches cessent de sonner à partir de la messe du Jeudi qui précède Pâques, dit « Jeudi Saint », en signe de deuil pour la mort du Christ. On les ré-entend à la fin de la veillée de Pâques, qui précède le jour de Pâques proprement dit. La tradition prétend que les cloches ne sonnent plus car elles sont parties à Rome. Elles reviennent dans la nuit, chargées d'œufs en chocolat qu'elles déversent dans les jardins. Le lendemain, les enfants vont chercher les sucreries qui y sont dissimulées. Avant la démocratisation du chocolat, les œufs étaient naturels et décorés par les enfants. À l'œuf est associée la poule, qu'on trouve maintenant sous forme de statuette en chocolat. Les confiseries ne sont maintenant plus limitées, formellement, à la forme de l'œuf mais peuvent être de véritables sculptures de chocolat et de sucre et représentent parfois des personnages ou des objets qui n'ont aucun lien avec le modèle d'origine.
La « chasse aux œufs » est une tradition ancienne. Certaines communes organisent des chasses aux œufs pour les adultes le week-end de Pâques : dans un espace limité (en général un bois), il faut découvrir le maximum d'œufs avant une heure donnée. Tous les œufs ne se valent pas, et certains permettent de gagner des lots intéressants.
Décoration

Les œufs sont aussi un symbole utilisé dans les pays orthodoxes. Ils symbolisent la résurrection du Christ et sa sortie du tombeau, comme le poussin sort de l'œuf. Ils sont peints en rouge et décorés de motifs vifs. Ils ont toutes les tailles et sont souvent en bois ou en pierre polie, certains sont de véritables œuvres d'art. Il est de tradition d'en échanger avec ses proches le jour de Pâques, en se saluant par l'invocation « Christ est ressuscité ! ».
En Alsace, en Allemagne, en Suisse et en Autriche, dans la plupart des Länder, les œufs de Pâques sont apportés par le lièvre de Pâques (Osterhase). Il n'y a pas de cloches, très peu de poules mais beaucoup de lapins sous toutes les formes possibles et imaginables. Voici une des origines de cette légende :
Une vieille femme sans argent pour acheter des œufs pour ses petits enfants décide alors d'en peindre. Elle les cache dans son jardin. Elle appelle ensuite les enfants et les invite à chercher leurs surprises. Tout à coup, un lapin saute d'un petit nid de brindilles où étaient les œufs. Un enfant crie tout émerveillé : « Le lapin a laissé des œufs peints pour notre surprise de Pâques ! ».
En fait, le lapin, très prolifique au printemps, est probablement un symbole de fécondité antérieur au christianisme. À noter qu'en Bavière, le lièvre est remplacé par un coq, en Thuringe c’est un renard, dans la région de Hanovre, c’est un coucou, au Tyrol c'est la poule et en Westphalie c'est le renard. Cette tradition du lapin apportant les œufs de Pâques a émigré au Brésil où elle est encore vivace; l'origine tiendrait à l'immigration germano-suisse débutée par l'empereur du Portugal en 1818, et poursuivie dès 1824 avec 400 immigrants germaniques par l'épouse du premier Empereur du Brésil, qui était l'archiduchesse autrichienne (voir fiche "Maria Leopoldina de Áustria" (Marie Léopoldine d'Autriche) dans Wikipédia en langue portugaise).